Après l'écrit et l'image, c'est au tour du son de trouver une nouvelle voie sur la toile. Le succès des Podcasts, ces contenus audio popularisés aux Etats-Unis par le feuilleton "Serial", sont en forte croissance en France. Si bien que des acteurs comme Slate France ou encore des géants comme Amazon jouent la carte du Web sonore.
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La version française du magazine Slate se lance dans les podcasts. Boris Razon, directeur des rédactions de Slate France explique, qu'"aux Etats-Unis, les podcasts sont un énorme succès. Ils s'écoutent beaucoup dans les transports, par exemple.". "On a réinventé le format écrit pour le numérique. Pourquoi pas des contenus sonores innovants, et pas seulement des émissions de radio de 50 minutes à réécouter ? Nous voulons être les pionniers de la création narrative sonore" en France, ajoute-t-il.
Conçus au départ, comme des sortes d'abonnement à des émissions de radio à réécouter sur un baladeur MP3, les "podcasts" concernent désormais tous les contenus audio à la demande disponibles sur internet. Slate France prépare en ce sens deux productions. "Transfert", sera diffusé tous les 15 jours : des inconnus y raconteront leur histoire à la première personne pendant des récits de 20 à 30 minutes. Et un Talk-Show sur l'éducation des enfants sera diffusé une fois par mois.
Pour cette nouvelle offre, Slate France sera sponsorisé par Audible, la filiale de livres audio d'Amazon. Ce système propose déjà plus de 200 000 livres à écouter (dont 4000 en français), à acheter, louer ou écouter. Audible commence même à développer ses propres fictions radiophoniques, avec les voix d'acteurs connus.
En France, les contenus sonores sont en forte croissance. Par exemple, le nombre de réécoute sur les sites web de Radio France a encore bondi de 40% en mai dernier, par rapport à 2015, atteignant 33 millions : dont 16,8 millions pour les émissions de France Inter et plus de 12 millions pour celles de France Culture, selon Serge Schick, directeur délégué au marketing stratégique et au développement de Radio France.
D'autres médias misent depuis longtemps sur le son, à commencer par Arte Radio, filiale de la chaîne TV, pionnière en la matière dès 2012. Le système diffuse déjà plus de 2000 documentaires et créations radiophoniques à la demande. Le patron de la radio, Sylvain Gire, explique qu'Arte Radio comptabilise quelques 100 000 "sons écoutés" par mois, et en produit 3 à 5 par semaine. Son plus grand succès "Crackopolis", la vraie vie du consommateur de crack.
Aujourd'hui, de nouveaux médias sonores voient le jour sur la toile. Pascale Clark, ex de France Inter, veut lancer d'ici la fin d'année, un site payant, "BoxSons", dédié aux reportages audio à la demande. "Nous serons en prise directe avec l'actualité, à commencer par la campagne présidentielle", souligne-t-elle. Le projet élaboré avec sa consoeur, Candice Marchal, regroupe un collectif d'une quinzaine de personnes. "Nous voulons donner la parole aux gens. Il y a curieusement peu de reportages à la radio. Nous croyons au son, et nous voulons accompagner l'écoute en mobilité avec de nouveaux formats. Ce ne sera pas une webradio, mais une écoute à la demande. Ecouter le flux en tournant un bouton, ça c'est fini", indique-t-elle.
