Alors que les soldes se termineront ce soir, voici venue l'heure de faire un bilan de la période ! Selon toutes les sources que nous avons pu consulter, ce dernier reste mitigé, les soldes sont devenus en quelque sorte pour le consommateur une nième période de promotions pendant l'année. Les marchands ont dû, pour l'attirer, proposer dès les premiers jours de très fort rabais de 50% et plus, et finalement l'effet volume que certains ont connu a été annihilé par des prix tirés vers le bas.
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Avant les soldes, il y a eu les pré-soldes déclinées sous forme de ventes privées que de nombreuses enseignes ont mis en place cette année avec leurs clients à carte (ceux qui ont la carte de leur magasin). Cette période a d'ailleurs plutôt pas mal fonctionné pour la plupart d'entre eux. Le revers de la médaille, est que les consommateurs qui ont participé à ces ventes privées avaient du coup moins d'argent pour la suite.
Pour faire se déplacer le client, les marchands ont dû pratiquer de très fortes réductions dès les premiers jours : état de fait que nous avons pu constater sur notre comparateur lors du bilan que nous avons effectué à l'issue de la première semaine de soldes.
Puis il y a eu la canicule, qui a profité aux enseignes situées dans les centres commerciaux dotées de climatiseurs (les grands magasins parisiens : Galerie Lafayette ...) : eux s'en sortent plutôt bien ! Les consommateurs ont fui par contre les centres-villes et les petits magasins ont dû en plus de souffrir de la chaleur affronter un manque de fréquentation évident.
De manière générale, le bilan global est à la baisse par rapport à 2014 - "Ce n'est pas très bon. On devrait finir entre 0 et -3% en valeur", estime Aude de Moussac, experte consommation du cabinet Kurt Salmon. Trois semaines après le début des soldes, lancées le 24 juin, l'Institut français de la mode faisait également état d'un recul global de 3% des recettes. La fréquentation dans les magasins physiques, au niveau national, est quant à elle en léger recul de 1,9 point, avec 74,3% des Français qui ont fait les soldes cette année, selon Toluna.
Sur le territoire, on constate des disparités entre Paris et les régions : la capitale s'en sort plutôt bien. Julien Tullier, chargé d'études à la CCI, indique que les commerçants parisiens observent une certaine embellie : 55% d'entre eux se déclarent satisfaits de leur activité, contre seulement 44% en 2014.Celui-ci précise que plus de la moitié des commerçants parisiens ont proposé 50% de baisse dès les premiers jours. C'est donc surtout la taille des rabais qui a dopé les ventes cette année. Mais au final, 51% des commerçants jugent leurs recettes inférieures à celles de l'année dernière, l'effet volume ayant été en quelque sorte annulé par les très forts rabais, plombant ainsi les marges et le chiffre !
Sur Internet, selon la Fevad, les ventes sont en hausse de 6% pendant la période des soldes : c'est moins que l'année dernière, elles progressaient par rapport à 2013 de +11%. Mais là encore, les chiffres sont à manier avec délicatesse, parce qu'ils sont gonflés par les marchands généralistes. Amazon a par exemple organisé pendant la période son "Premium Day" proposant des offres jusqu'à 60% de réduction sur la journée. Rue du Commerce enregistre une progression de son chiffre d'affaires de +46%, mais cela grâce à des rabais exceptionnels qui ont été proposés par le site, jusqu'à -70%.
Même si certains ont pu tirer leur épingle du jeu, force est de constater que les périodes de soldes ne sont plus ce qu'elles étaient. Le consommateur, trouvant des promotions agressives tout au long de l'année, ne budgétise plus de la même manière ses dépenses pendant ces semaines : il n'attend plus après les soldes, comme cela pouvait être le cas quelques années en arrière. Côté marchand, il est de plus en plus difficile de tirer profit de ces périodes, elles lui permettent néanmoins d'écouler ses anciennes collections et de renouveler son stock.
