Anne et Sébastien ...
Dans notre région, Sébastien Pissavy, 34 ans, informaticien de formation, Aurillacois et auvergnat "militant", n'est plus à présenter. Sa célébrité il la doit pour avoir, en 1997, lancé un site Internet du nom de Jeuxvideo.com, qu'il revend en 2000. Il dirige toujours cette société qui est devenue LA référence dans le domaine du jeu vidéo sur Internet. Le 1er Mars 2005, passionné par son "Auvergne natale", il crée le site Testadaz.com qui vend des produits de Terroir Occitan.
Il est 15 heures, nous voilà rue du Caylus à Aurillac, Anne et Sébastien nous ouvrent les portes de leur société.
Bonjour, Pourriez-vous nous présenter votre société ?
S.P : Bonjour, Testadaz a pour objectif de commercialiser sur Internet des produits du terroir, produits alimentaires ou non alimentaires essentiellement Auvergnats et du grand Massif Central. Nous avons également des spécialités du Périgord et du Sud de la France. Notre gamme comprend approximativement 800 références.
J'emprunterai bien une bouteille pour Beta-tester son contenu !
En tout bien tout honneur évidemment.
Pouvez-vous nous expliquer ce qui vous a amené à créer Testadaz après le succès de Jeuxvideo.com ?
S.P : Parce qu’on ne trouvait nulle part de produits auvergnats sur Internet. Une fois, je me souviens, que pour commander du Cantal, j'ai cherché sur Internet et je n’ai trouvé que deux sites : un Lozérien et un Nantais. Je me suis dit qu’il y avait quand même un problème : ce n'est pas logique qu'un produit du Cantal vienne de Nantes ou de Lozère !! C'est la preuve qu'il y avait un besoin ou un manque. De là est née l’idée de créer une entreprise, ce que j'ai fait avec mes associés. Mais, je suis toujours bien impliqué sur Jeuxvideo.com.
De combien de salariés est composée votre équipe ?
S.P : Anne est ma seule salariée, c’est elle qui fait le travail au quotidien parce que moi je suis là ponctuellement. Il y a aussi David qui est un associé et qui s'occupe de la partie technique (qui n’est pas gigantesque compte tenu de la volumétrie du site mais qui est quand même importante), on n'a pas de prestataires, c’est David qui s’en occupe. Et puis on est épaulés aussi par des stagiaires de temps en temps et on embauche une personne qui vient nous aider pour Noël à mi-temps.
Miam miam ! ... Ca me donne faim tout ça ! On commence par quoi ?
D'où proviennent vos produits ? Comment les sélectionnez-vous ?
Anne : Le premier critère est de rechercher des produits du terroir Auvergnat. On fait du démarchage en fonction de nos besoins. Après le critère géographique il y a aussi le critère du packaging parce qu’il faut que ce soit beau à l’œil avant toute chose. Pour finir on essaye d’obtenir des tarifs plus avantageux sur des produits qu’on vend déjà, on fait marcher un peu la concurrence.
S.P : Le packaging est effectivement très important, car nous avons que le visuel pour valoriser nos produits. Cependant, nous attachons beaucoup d'importance à la qualité gustative du produit, d'ailleurs nous en testons un certain nombre.
Parapluie entièrement démontable, toile amovible. Primé à deux reprises au concours l'Epine.
Vous est-il déjà arrivé de refuser les produits d'un producteur ?
S.P : Oui, on a même déjà déréférencé certains fournisseurs. Il peut y avoir deux raisons. Le stock : certains fournisseurs, trop petits, n'arrivent pas à répondre à notre demande. Ce n'est pas parce que l'on ne veut pas mettre en avant les petits producteurs qui sont très méritants, mais plutôt que l'on ne veut pas de difficultés par rapport à ça. Et la qualité : des producteurs qui ne sont pas capables de fournir une qualité de produit constante.
Proposez-vous des produits issus de l'agriculture biologique ?
Anne : Actuellement non, mais on s'est fixé ce projet depuis Noël. A partir du mois de mars 2009 nous proposerons entre 100 et 150 références de produits Bio.
Nous avons essayé de sélectionner des choses simples : des graines, de la farine, des pâtes, du riz, tout ce qui est à base de blé, des céréales, des pâtes à tartiner (à base de légumes), du gaspacho et de la bière. Si celà fonctionne bien, nous nous orienterons vers des produits plus techniques.
S.P : Je pense qu’en fonction des résultats et des attentes des internautes, on s’approvisionnera plus sur tel ou tel produit. On a essayé de choisir des choses pas trop exotiques. Sur ces produits il y a un danger à taper trop spécifique.
La bière Bio avec des bulles certfiée agriculture biologique !
Votre clientèle est-elle plus régionale, nationale ou internationale ?
S.P : Le Cantal quasiment pas, car quelqu’un qui veut du cantal va l'acheter directement. Les rares cantaliens qui commandent sont ceux qui veulent envoyer nos produits en dehors de la région, mais le cas est rare. La plupart de nos clients sont de la région parisienne, où, je pense, qu’il y a beaucoup d’auvergnats expatriés et qui veulent de bons produits de chez eux.
Anne : La majorité de nos clients européens sont de Belgique, Suisse, Espagne et Angleterre, ce qui représente environ 5% de nos ventes.
Quelles sont les étapes entre la commande et la réception du colis par le client ?
Anne : Une fois la commande validée, je reçois l'information et je prépare le colis. Soit les produits sont en stock ici au dépôt, soit je vais les chercher directement chez le producteur. Je les emballe et je les dépose à la poste, ou pour une livraison par transporteur, c'est lui qui vient chercher les colis sur place.
Mais non ce n'est pas un distributeur de glaces italiennes, mais une machine de froissage :
elle froisse le papier afin de caler les produits dans les colis !
Envoyer des produits alimentaires par la poste n'est-il pas un peu compliqué ? Comment fonctionne le conditionnement des colis avant l'expédition ?
S.P : Une particularité du métier c’est que l’on a des produits qui ne sont pas forcément simples à emballer. On peut avoir des choses qui sont extrêmement fragiles et qui se cassent : des gâteaux ou des bouteilles par exemple. Il faut les emballer avec des manchons spécifiques. On peut avoir des articles qui sont très volumineux mais ne pèsent pas, ou à l’inverse, des produits lourds. Du coup il faut passer beaucoup de temps à emballer de façon complètement manuelle car nous sommes peu automatisés. Pour nous, il y a beaucoup de main d’œuvre au niveau de l’emballage et de la logistique.
Est-ce qu'il y a des produits qui sont plus délicats à emballer que d'autres ?
Anne : Oui, nous avons des bouteilles en verre, très longues, très très fines et qui peuvent se casser facilement. Je ne les mets pas dans des manchons, je les emballe dans du bulle, c'est une opération très délicate contrairement au parapluie où je mets 30 secondes.
Véritable parapluie d'Aurillac, à la toile très solide avec manche en châtaignier.
Vos dates limites de consommation vont-elles relativement loin dans le temps ?
Anne : Oui bien sûr, en moyenne les pots et verrines c'est 3 ans, les biscuits plus ou moins 4 mois.
S.P : Heureusement pour nous ! C'est au minimum quelques mois, les seuls produits à la DLC plus courte sont les produits frais comme le fromage, mais étant donné que nous allons les chercher chaque jour chez l'affineur (en fonction des besoins), on ne les stocke pas, donc on garantie leur fraîcheur. Nous les livrons dans des sacs isothermes avec pains de glace.
Quel est le ou les produits qui se vend le mieux ?
Anne : C'est le Birlou (apéritif à base de crème de pomme et de chataigne), le Tripoux et le fromage.
Le fameux Cola Auvergnat, que le monde entier nous envie !
A l'inverse, quel est le ou les produits qui se sont le moins vendus ?
SP : Les produits dérivés, hormis les parapluies. De toute façon, les produits que l’on ne vend pas, on les enlève, il n’y a pas d’intérêt à les stocker s'ils ne se vendent pas.
Quelle est votre devise dans la vie ?
S.P : Quand on veut, on peut.
Anne : Testadaz nous va bien à tous les deux car on est deux bonnes têtes de mules.
S.P : Ah oui, Testadaz, vous savez ce que cela veut dire ? C’est une expression occitane patois, ça veut dire « Tête d’Ane ».
En trois mots, comment caractériseriez-vous Testadaz ?
S.P : Terroir, humain et persévérance.
Avez-vous quelque chose à rajouter Mr Pissavy ?
S.P : Non, enfin si... on espère que l’Auvergnat Cola va bien marcher !!
Un grand Merci à Sébastien et Anne qui nous ont ouvert les portes de leur société.
Buon apeteï !!
Testadaz.com
4 rue Caylus
15000 AURILLAC
