A l'IFA, le public pourra rencontrer cette année un monde technologique où virtualité et réalité se mélangent ! Les géants du secteur ont commencé à dévoiler leurs nouveautés aux journalistes en "préouverture" du salon - dont les portes s'ouvriront officiellement au grand public du 2 au 7 septembre 2016.
La nouvelle Gear S3 de Samsung
Le salon IFA, basé à Berlin, est un des plus gros salons technologiques au monde. Cette année, les visiteurs pourront dès vendredi rencontrer dans les allées de la grand-messe sans doute quelques Pokémon, mais aussi des produits de réalité virtuelle et augmentée : "c'est la tendance du moment", assure Ian Fogg, analyste chez IHS Insight. Pour le cabinet Deloitte, il s'agit du "Next Big Thing". Le succès planétaire des personnages japonais "donne un avant-goût de la fascination" qu'exerce les nouvelles technologies se superposant ou bien se mélangeant au réel et virtuel, estime Hans-joachim Kamp, président de la fédération professionnel gfu, co-organisatrice de l'IFA. Cela "a le potentiel pour bouleverser beaucoup de nos habitudes, et ce bien au-delà des domaines du jeu et du loisir", avance M. Kamp. L'étude de Deloitte ou celle de Bitkom, montrent aussi l'intérêt de ces technologies pour visionner un concert, un évènement sportif, un film et même certaines informations.
D'après la banque Goldman Sachs, la réalité virtuelle qui transporte son utilisateur dans un autre monde, et la réalité augmentée qui agrémente le monde réel d'objets virtuels, représenteront d'ici à 2025 un marché mondial de 80 milliards de dollars (1 milliards d'ici 2020 rien que pour l'Allemagne), soit la taille actuelle de celui des ordinateurs de bureau.
Par ricochet, ces technologies devraient donner un coup de fouet au secteur des smartphones devenu aujourd'hui mature, le tout dans un marché de l'électronique grand public plutôt morose cette année, puisqu'il devrait reculer de 5 % en 2016 (pesant tout de même 814 milliards de dollars).
L'IFA est plus tourné vers le grand public que son homologue américain, le CES de Las Vegas qui se tient en janvier. Le salon allemand a accueilli l'an dernier quelques 240 000 visiteurs et l'évènement donne en général le ton des achats de fin d'année, tant dans l'électronique que dans l'électroménager. De nombreux constructeurs saisissent l'occasion pour y dévoiler leurs nouveautés.
Dès mercredi, Samsung, l'un des fidèles de l'IFA, a ainsi dévoilé à la presse une nouvelle montre connectée, la Gear S3, tout comme Asus et sa nouvelle smartwatch ronde la Zenwatch3. Terminés les blocs constitués de caoutchouc et de plastique au poignet, ces nouvelles montres high-tech s'affichent aussi élégantes que leurs homologues classiques, sans perdre de leurs avantages technologiques : micro, haut-parleur intégré pour passer directement ses appels ... Objet phare depuis trois ans à l'IFA, les ventes de montres connectées en Allemagne, en 2016 devraient plus que doubler et passer à 1,6 millions d'unités, selon les estimations du cabinet Gfk.
Si les casques de réalité virtuelle, les drones et imprimantes 3D devraient s'accaparer une partie des regards à l'IFA, les smartphones resteront les grandes stars aux côtés des téléviseurs dotés de définitions toujours plus importantes, comme ceux qui seront présentés par Panasonic.
Acer a ainsi commencé à dévoiler deux nouveaux smartphones et des ordinateurs ultrafins. Aujourd'hui (Jeudi), Sony et Huawei sont à leur tour attendus sur leur dernières créations. Lourdement mis à l'amende par Bruxelles mardi (13 milliards que devra verser l'américain à l'Irlande), Apple est comme toujours le grand absent de l'IFA. Mais il restera dans tous les esprits jusqu'au 7 septembre prochain (c'est à dire le dernier jour du salon IFA), où une septième version de l'iPhone devrait être présentée lors de sa traditionnelle keynote.
Les téléphones et tablettes sont "devenus suffisamment performants, pour remplacer pour de nombreux clients les appareils photo numériques basiques, les lecteurs de MP3 et les GPS", relève Martin Börner, du Bitkom. Quelques années à peine après leur apparition, la compétition est lancée pour celui qui réussira à régir "les 24 heures de la journée" avec ses produits et des services high-tech. "Cela commence dès le matin à la maison et passe par le travail, le repas de midi, mais aussi le temps libre jusqu'à la nuit, de retour chez soi", explique Annette Zimmermann, du cabinet Gartner.
