Le groupe japonais, propriétaire en France de Priceminister, vient d'annoncer la fermeture de plusieurs de ses sites dans trois pays en Europe : la Grande Bretagne, l'Espagne et l'Autriche. Un virage totalement inattendu étant donné l'ambitieuse stratégie d'expansion à l'international de l'entreprise.
En février dernier, le groupe Rakuten annonçait une "réduction de la voilure" en Asie. Cette semaine, c'est au tour de l'Europe d'être concerné par cette déconvenue. Rakuten fermera d'ici la fin août plusieurs sites internet : rakuten.co.uk, rakuten.co.es et rakuten.co.at ainsi que ses bases logistiques situées à Cambridge, Barcelone et Vienne. Ces mesures devraient peser sur une centaine d'employés au total, a précisé le quotidien japonais Nikkei.
Pour l'Europe, le japonais veut se concentrer sur la France et l'Allemagne. Dans ces deux marchés "nos activités ont l'échelle et le potentiel d'une croissance durable", déclare-t-il. Nikkei souligne que le japonais aura sans doute fort à faire sur ces deux marchés, puisque Rakuten est très loin derrière le géant américain Amazon, qui détient à lui seul 20% de part dans chacun de ces deux pays. Si les méthodes commerciales de Rakuten (promos, orientations smartphones, livraisons accélérées) donnent d'excellents résultats sur les Japonais, la multinationale peine à s'imposer au-delà, malgré de très nombreuses acquisitions ces dernières années : par exemple, la société Viber conceptrice d'une application de téléphonie et de messagerie, les américaines Ebates (commerce en ligne) et OverDrive ( livres électroniques), ou encore l'entreprise canadienne Kobo qui propose des liseuses numériques.
A noter que Rakuten commence également a être sérieusement titillé par Amazon au Japon. De plus ce dernier élargit constamment son offre avec des services de vidéos ou encore de musique en ligne pour convaincre de plus en plus de consommateurs.
Le milliardaire Hiroshi Mikitani, fondateur de Rakuten, avait déclaré en 2011 vouloir porter ses ventes à 50% à l'étranger en 2016. En 2014, celles-ci ne dépassant pas les 6%, il avait alors repoussé l'échéance à 2020. Malgré ses déconvenues, les ambitions du groupe de développement à l'international restent intactes. "Nous voulons vraiment atteindre notre objectif d'être une des plus importantes sociétés de services internet au monde. Pour ce faire, nous devons nous attendre à beaucoup de difficultés. Mais c'est en essayant à maintes reprises, avec des erreurs et échecs, que nous surmonterons les obstacles pour créer une organisation plus forte", écrit le patron.